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Charge mentale des enfants : causes, impacts et solutions

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Un phénomène invisible mais pesant

La charge mentale, concept souvent associé aux adultes jonglant entre vie professionnelle et personnelle, touche également les enfants. Entre les devoirs, les attentes scolaires, les activités extrascolaires et les exigences familiales, leur quotidien peut devenir une source importante de stress. Pourtant, ce phénomène est souvent sous-estimé, car les enfants n’ont pas toujours les mots pour exprimer leur épuisement ou leur surcharge cognitive.

Dans cet article, nous explorerons la charge mentale des enfants, en quoi elle ressemble (et diffère) de celle des adultes, et comment la psychopédagogie positive peut aider à alléger ce poids.

1. Qu’est-ce que la charge mentale chez les enfants ?

Chez les adultes, la charge mentale désigne le « travail invisible » lié à la planification et à l’organisation des tâches. Pour les enfants, elle se manifeste de manière similaire, mais dans un cadre différent :

  • Responsabilités scolaires : Apprendre ses leçons, terminer ses devoirs, préparer ses évaluations.
  • Activités extrascolaires : Concilier sport, musique, loisirs, et vie sociale.
  • Pressions émotionnelles : Répondre aux attentes des parents, des enseignants et parfois même des pairs.

Un exemple concret : Clara, 10 ans, doit jongler entre ses devoirs, son entraînement de danse trois fois par semaine, et les attentes de ses parents concernant ses notes. Elle finit souvent ses journées épuisée, incapable de se détendre ou de profiter de moments de jeu.

2. Parallèle avec la charge mentale des adultes

Bien que les responsabilités diffèrent, la charge mentale des enfants peut être tout aussi pesante que celle des adultes.

  • Organisation : Tout comme un parent planifie les repas, un enfant doit organiser ses devoirs et activités.
  • Pression sociale : À l’instar d’un adulte qui cherche à répondre aux attentes de son employeur, un enfant ressent une pression pour plaire à ses enseignants ou s’intégrer parmi ses pairs.
  • Manque de temps libre : Les adultes ressentent souvent un manque de temps pour eux-mêmes, et il en va de même pour les enfants dont les journées sont surchargées.

3. Les signes de surcharge chez les enfants

Comment reconnaître un enfant en proie à une charge mentale excessive ? Voici quelques indicateurs :

  • Fatigue chronique : L’enfant semble constamment épuisé, même après une nuit complète de sommeil.
  • Procrastination accrue : Il repousse les tâches scolaires ou autres.
  • Émotions à fleur de peau : Crises de colère, pleurs fréquents, irritabilité.
  • Baisse de concentration : Difficulté à se concentrer en classe ou à suivre des consignes simples.

Exemple concret : Lucas, 8 ans, qui adore lire, a commencé à éviter les histoires du soir. Ses parents découvrent qu’il se sent submergé par ses devoirs et ses cours de natation, et n’a plus l’énergie pour ses passions.

4. Comment alléger la charge mentale des enfants grâce à la psychopédagogie positive ?

a) Réduire et prioriser les tâches

  • Adapter les attentes : Établir des objectifs réalistes. Tout comme un adulte apprend à déléguer, les enfants peuvent être autorisés à dire « non » à des activités supplémentaires.
  • La règle des trois priorités : Identifier ensemble les trois choses les plus importantes de la journée pour éviter la dispersion.

b) Introduire des rituels de décompression

  • Temps de jeu libre : Autoriser des moments sans structure, où l’enfant peut simplement être lui-même.
  • Exercice pratique : Le « pot à soucis » : chaque soir, l’enfant écrit ses préoccupations sur des petits papiers qu’il place dans un pot. Cela l’aide à externaliser ses peurs et à libérer son esprit avant de dormir.

c) Développer l’autonomie grâce à la planification

  • Les outils visuels : Utiliser un tableau ou un agenda coloré pour que l’enfant visualise ses tâches. Cela le responsabilise et l’aide à mieux gérer son temps.
  • Outils concrets : Le semainier personnalisable, c’est un tableau hebdomadaire divisé en colonnes (jours de la semaine) et en lignes (catégories comme devoirs, activités, loisirs, moments de repos) peut être un excellent moyen de planification. Chaque catégorie est associée à une couleur ou une icône pour la rendre ludique. Visualiser les moments de travail et de détente permet de réduire l’impression de surcharge et associer des couleurs et des icônes rend l’outil engageant et agréable à utiliser. Le « time timer » est aussi un outil intéressant, c’est une horloge visuelle qui montre le temps restant pour une activité à l’aide d’un disque coloré qui se rétrécit. Cet outil est particulièrement utile pour aider les enfants à se concentrer et à respecter des durées préétablies. Cet outil encourage la gestion autonome du temps, aide les enfants à mieux comprendre la notion de temporalité et favorise la concentration en créant une limite claire.

 

Ces outils, combinés à une implication progressive de l’enfant dans la gestion de son emploi du temps, renforcent son autonomie tout en diminuant son stress lié à la charge mentale. Ils offrent également des solutions pratiques pour les familles cherchant à alléger le quotidien.

d) Cultiver la résilience émotionnelle

  • Gestion des émotions : Enseigner des techniques comme la respiration profonde ou la méditation pour réduire le stress.
  • L’exercice du « cahier des réussites » : Encourager l’enfant à noter chaque jour une chose dont il est fier, pour renforcer sa confiance en lui.

5. L’implication des parents : des alliés essentiels

Les parents jouent un rôle clé pour alléger la charge mentale de leurs enfants :

  • Communiquer : Poser des questions ouvertes comme « Qu’est-ce qui te pèse le plus en ce moment ? » pour mieux comprendre leurs ressentis.
  • Montrer l’exemple : Les enfants apprennent en observant. Si les parents gèrent mieux leur propre charge mentale, cela les inspire à faire de même.
  • Limiter les sollicitations : Réduire le nombre d’activités programmées pour laisser place à l’imprévu et à la spontanéité.

Vers un équilibre durable

Alléger la charge mentale des enfants est un enjeu essentiel pour leur bien-être et leur épanouissement. En s’inspirant des outils de la psychopédagogie positive, il est possible de leur offrir un quotidien plus équilibré, où leurs responsabilités cohabitent avec des moments de joie et de repos.

En tant que parents, enseignants ou professionnels, nous pouvons tous contribuer à bâtir cet équilibre, en restant attentifs à leurs besoins, en ajustant nos attentes, et surtout, en leur rappelant qu’ils ont le droit d’être des enfants.

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